0145000486 contact@ctint.fr

Centre français de la Dermatillomanie

et autres CRCC

Thérapies individuelles, bilans, groupes de parole, recherche, événements et communication sur le TOC de dermatillomanie

10 Mai 2023

Parution du premier livre francophone sur la dermatillomanie écrit par un professionnel

« Arrête de te gratter ! Comprendre la dermatillomanie pour mieux la soigner »

Par Alexandra Lecart, psychologue fondatrice du Centre français des CRCC, du Centre de Thérapies Intégratives et Nouvelles Technologies (CTINT) et présidente de l’Association Francophone des Comportements Répétitifs Centrés sur le Corps (AFCRCC).

 

Broché – Livre grand format
Edition : Enrick.B
160 pages
Prix : 16,95€

Comprendre et traiter la dermatillomanie, les grattages et triturages pathologiques


Tout le monde se gratte, se perce les boutons, les points noirs, les points blancs… Se triturer la peau permet de la nettoyer ; mais qu’en est-il lorsqu’on ne peut pas s’en empêcher ? Qu’en est-il lorsque les imperfections de la peau deviennent une obsession, et que, une fois le rituel de triturage commencé, il devient impossible de s’arrêter, comme pris dans une transe durant laquelle le temps est suspendu ?

Les crises de dermatillomanie peuvent durer des heures, créant des lésions cutanées importantes et parfois irréversibles, influant sur la vie sociale des personnes qui en sont victimes.

Les comportements répétitifs centrés sur le corps (CRCC) peuvent devenir addictifs lorsqu’ils jouent un rôle de régulateur émotionnel dans la réduction d’un état de stress ou de tension nerveuse… jusqu’à la crise suivante.

Longtemps absente des classifications diagnostiques psychologiques et psychiatriques, la dermatillomanie est finalement reconnue depuis quelques années comme un trouble à part entière. Sa connaissance reste malgré tout peu répandue chez les patients comme chez les professionnels de santé.

Isolés, dans l’incompréhension et la honte, les patients, avant d’être diagnostiqués, ont généralement tout essayé pour arrêter ces gestes qui les apaisent mais les détruisent à la fois.

Comprendre le fonctionnement de ce trouble, lui donner un nom pour pouvoir en parler à son entourage et aux professionnels de santé est déjà une première étape vers le soin.

Aussi cet ouvrage s’adresse-t-il à toute personne qui souhaite mieux comprendre la dermatillomanie dans son aspect psychosomatique, comportemental et analytique.

Jusqu’alors inconnue, la dermatillomanie a été finalement reconnue et répertoriée dans dans la 5e version du DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), le manuel diagnostique international des troubles mentaux.

Nommée Triturage pathologique de la peau (698.4, L98.1), elle a été classée dans les « Troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) et apparentés ».

La dermatillomanie fait partie des Comportement Répétitif Centré sur le Corps (CRCC) – Body Focused Repetitive Behaviors (BFRB).

C’est un trouble caractérisé par la vérification, le triturage et/ou le grattage répété et excessif de la peau, induisant des lésions des tissus ainsi qu’une grande détresse psychologique et émotionnelle.

La dermatillomanie, qu’est-ce que c’est ?

Le terme dérive du grec δέρμα (derma) qui veut dire « peau », de τίλλω (tíllō ) qui veut dire « épiler ou effeuiller », et de μανία (manía) qui veut dire « manie ». La dermatillomanie a connu plusieurs noms : acné excoriée (pour les dermatologues), grattage compulsif, triturage incontrôlé, trouble d’excoriation compulsive, grattage pathologique, skinorexie, excoriations neurotiques, excoriations psychogènes, acné excoriée de la jeune fille (Canada), cueillette de la peau…

En anglais : Skin Picking Syndrome, Excoriation Disorder, Neurotic Excoriation, Acne Excoriée, Psychogenic Skin Excoriations, Dermatillomania, Compulsive Skin Picking (CSP), Psychodermotosis, Self Injurious Skin Picking (SISP). La personne affectée est généralement atteinte d’une acné légère, mais à cause de ses tendances anxieuses, elle la considère comme plus grave qu’elle ne l’est réellement.

Cela se traduit par un grattage répété et incontrôlé de la peau, d’une et/ou plusieurs zones de son corps :

  • visage
  • cuir chevelu
  • nuque
  • cou
  • épaules
  • aisselles
  • décolleté
  • poitrine
  • dos
  • bras
  • mains
  • ventre
  • région intime/pubienne
  • fesses
  • jambes
  • pieds

Les comportements s’accompagnent d’un sentiment de plaisir ou de soulagement au moment de l’impulsion, précédé d’un sentiment croissant de tension, d’anxiété ou de stress. Ces impulsions de grattage (gratter les irrégularités de la peau) ou de triturage (percer la peau pour faire sortir les imperfections) sont des séries de gestes reconnus comme irrationnels par la personne, qui peuvent être répétés de façon ritualisée, non contrôlée et envahissante. Ce trouble peut entraîner des conséquences néfastes pour la vie quotidienne et devenir handicapant dans la vie personnelle, sociale, professionnelle ou scolaire (retards en classe ou au travail, perturbation des activités sociales, évitements de certaines sorties, incapacité d’aller à la piscine, gêne dans la vie intime et sexuelle…).

La dermatillomanie peut avoir lieu à tout moment de la journée, du matin au soir. Mais généralement, les comportements s’exercent en soirée et avant de se coucher, afin d’évacuer les tensions internes de la journée (comportement inconscient) et parce ce que les triturages et grattages répétés auront le temps de cicatriser pendant la nuit .

 

C’est une manie de soulagement des tensions psychiques et internes (émotions, tabous, non-dits…), une compensation entre l’envie de faire mal (colère, agressivité) retournée contre soi dans un acte auto-punitif (honte de soi, culpabilité de ressentir certaines émotions ou pulsions). Ce comportement témoigne d’un malaise affectif et d’estime de soi qui peut être accentué par l’anxiété, la solitude, la déprime ou l’ennui. C’est une décharge impulsive et psychomotrice d’une tension interne et psycho

Les grattages ou triturages peuvent se faire seul devant un miroir, en marchant, dans les transports ou pendant les activités dites « sédentaires » : en lisant, en conduisant, en travaillant, devant la télévision, devant l’ordinateur, au téléphone, au cinéma…

Ces impulsions s’apparentent à des crises pouvant durer de plusieurs minutes à plusieurs heures par jour, parfois sans que la personne ne s’en rende compte (état de semi-conscience ou dits « hypnotiques »). Le Dermatillomane reste devant le miroir à la recherche de ses imperfections, ou passe la main sur la peau de son corps afin de se gratter, alors qu’il sait que c’est mauvais pour lui et que s’en suivra un grand sentiment de honte et de culpabilité. La personne a l’impression à ce moment de purifier son corps et de le débarrasser de ses imperfections. Mais en réalité elle attaque l’épiderme et crée des plaies qui risquent de s’infecter, et créeront de nouvelles impuretés, que la personne voudra à nouveau combattre. Les déclencheurs (facteurs aggravants) sont multiples : stress, anxiété, contrariété, émotions négatives, colère refoulée, ennui, culpabilité, honte de soi, sensation de vide, tabous, non-dits, déception de soi, manque d’affirmation.

Soumis au caractère impulsif du trouble, le dermatillomane n’a pas réellement conscience de ses émotions, mais est souvent  identifié :

Avant les triturages/grattages

Un état de tension interne, de colère refoulée, d’agressivité, de honte, de culpabilité, de dégoût, d’émotions négatives, d’ennui, de tristesse, de solitude, d’anxiété…

Pendant les triturages/grattages

Un sentiment de soulagement, de satisfaction, de plaisir à purifier la peau des impuretés, irrégularités et imperfections…

Après les triturages/grattages

Un sentiment de honte, de culpabilité et de colère d’avoir cédé aux impulsions, de s’être défiguré, de s’être créé de nouvelles plaies et cicatrices, de s’être fait mal ou saigner, d’y avoir passé beaucoup de temps (au point d’arriver en retard ou de se coucher tard)

La vérification

Elle consiste à regarder le corps et la peau de très près afin de vérifier si la peau est parfaite. Si ce n’est pas le cas, la vérification sert à déceler tous les défauts visibles ou perçus de la peau (boutons, croûtes, irrégularités…). Un miroir est souvent utilisé afin de mieux voir les imperfections, ou de pouvoir regarder son corps à tout moment (miroir grossissant, miroir de poche, miroir orienté vers la lumière…).

Le triturage

Il consiste en une excoriation minutieuse de la peau pendant ou après la vérification. Ce comportement induit généralement un fort état de « semi-conscience » laissant la personne dans un état hypnotique de plusieurs minutes à plusieurs heures. Cet état peut être apparenté à un état de transe où la personne ne se rend pas réellement compte de ce qu’elle fait sur le moment. Elle peut s’en rendre compte mais continuer quand même le comportement en raison de l’état hypnotique et de soulagement, ou ne s’en rendre compte plus tard (parfois très longtemps après). Inconsciemment, la personne n’arrêtera le comportement en réalité que lorsque toutes les tensions internes ou émotions seront soulagées et « sorties ».

Le grattage

Il consiste à passer sa main ou ses doigts sur son corps et de façon kinésthésique à scruter tous les défauts de sa peau (bosse, bouton, irrégularité…). Puis à enlever les imperfections avec ses ongles ou outils spécifiques (pince à épiler, aiguilles, épingles, stylos, rasoirs, tire-comédon, ciseaux…). Généralement, la personne se rend compte qu’elle se gratte, mais elle a du mal à s’arrêter et poursuit la trajectoire de ses doigts jusqu’à temps de tomber sur une nouvelle imperfection à enlever. Le grattage induit également un état de soulagement et d’apaisement.

Classification

La dermatillomanie, pourtant identifiée pour la première fois en 1898 par le dermatologue français Dr Brocq (L’acné excoriée des jeunes filles et son traitement. Extrait de la Revue générale de Clinique et de Thérapeutique (journal des Praticiens) 12: 193–197), ne sera reconnue et classée que dans la 5e version du DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), traduit en France en juin 2015.

Paru en Mai 2013 aux Etats-Unis, le DSM-5 nomme la dermatillomanie : « Excoriation (skin-picking) disorder ».

Dans cette classification, la dermatillomanie (triturage pathologique de la peau – 698.4, L98.1) est classée dans « Troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) et apparentés » (p.275) :

« Les troubles obsessionnels-compulsifs et apparentés incluent le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), l’obsession d’une dysmorphie corporelle, la thésaurisation pathologique (syllogomanie), la trichotillomanie (arrachage compulsif de ses propres cheveux), la dermatillomanie (triturant pathologique de la peau), le trouble obsessionnel-compulsif ou apparenté induit par une substance/un médicament, le trouble obsessionnel-compulsif ou apparenté dû à une autre affection médicale, l’autre trouble obsessionnel-compulsif spécifié et le trouble obsessionnel-compulsif ou apparenté non spécifié (p. ex. comportement répétitif pathologique centré sur le corps, jalousie obsessionnelle). »

« La trichotillomanie et la dermatillomanie sont caractérisées par des comportements répétitifs centrés sur le corps (CRCC) avec des tentatives répétées visant à diminuer ou arrêter ces comportements. »

« La dermatillomanie (triturage pathologique de la peau) est caractérisée par le fait de se triturer la peau de manière répétitive aboutissant à des lésions cutanées et des tentatives répétées de diminuer ou arrêter de s’excorier. C’est un comportement répétitif centré sur le corps (CRCC) qui n’est pas déclenché par des obsessions ou des préoccupations; cependant ils peuvent être précédés ou accompagnés par différents états émotionnels, comme des sentiments d’anxiété ou d’ennui. Ils peuvent aussi être précédés par une sensation accrue de tension ou conduire à une gratification, du plaisir ou une sensation de soulagement quand la peau est excoriée. Les sujets souffrant de ce trouble peuvent avoir plus ou moins conscience de la survenue du comportement lorsqu’ils l’initient avec, pour certains, une attention plus focalisée sur le comportement (précédé de tension et suivi de soulagement), alors que, pour d’autres, il s’agit d’un comportement beaucoup plus automatique (les comportements semblant survenir sans qu’ils en aient pleinement conscience). »

DERMATILLOMANIE (triturage pathologique de la peau)

698.4 (L98.1) – DMS 5

CRITERES DIAGNOSTIQUES 
A. Triturage répété de la peau aboutissant à des lésions cutanées.
B. Tentatives répétées pour diminuer ou arrêter le triturage de la peau.
C. Le triturage de la peau entraîne une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
D. Le triturage de la peau n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. cocaïne) ou d’une autre affection médicale (p. ex. gale).
E. Le triturage de la peau n’est pas mieux expliqué par des symptômes d’un autre trouble mental (p. ex. idées délirantes ou hallucinations tactiles dans un trouble psychotique, tentatives d’atténuer un défaut ou une imperfection perçus dans l’obsession d’une dysmorphie corporelle, stéréotypies dans les mouvements stéréotypés, ou intention de se faire du mal dans les lésions auto-infligées non suicidaires).

CARACTERISTIQUES DIAGNOSTIQUES
La caractéristique essentielle de la dermatillomanie est un triturage répété de sa propre peau (critère A). Les sites les plus communément triturés sont le visage, les bras et les mains, mais de nombreuses personnes se triturent de multiples régions du corps. Les sujets peuvent triturer une peau saine, des irrégularités mineurs de la peau, des lésions telles que des boutons ou des callosités ou des croûtes provenant de triturais antérieurs. La plupart des personnes se triturent avec leurs ongles, bien que nombre d’entre elles utilisent des pinces à épiler, des épingles ou d’autres objets. Outre le triturage de la peau, il peut y avoir frottage de la peau, serrement, perforation et morsure. Les sujets présentant une dermatillomanie consacrent souvent un temps significatif à leur comportement de tritrurage, parfois plusieurs heures par jour, et certains triturages de la peau peuvent persister pendant des mois ou des années. Le critère A nécessite que le triturage de la peau aboutisse à des lésions de celle-ci, bien que des sujets présentant ce trouble tentent souvent de dissimuler ou de camoufler de telles lésions (p. ex. avec du maquillage ou des vêtements). Les sujets présentant une dermatillomanie ont fait des tentatives répétées pour diminuer ou arrêter le triturage de leur peau (critère B).

CARACTERISTIQUES ASSOCIEES EN FAVEUR DU DIAGNOSTIC
La dermatillomanie peut s’accompagner d’une série de gestes ou rituels touchant à la peau ou à des cicatrices. Ainsi, certains sujets peuvent se mettre à la recherche de types particuliers de croûtes à ôter, les examiner, jouer avec, mâcher ou avaler la peau après l’avoir détachée. La dermatillomanie peut être précédée ou être accompagnée de différents états émotionnels. Le triturage de la peau peut être déclenché par des sentiments d’anxiété ou d’ennui, être précédé d’une sensation croissante de tension (soit immédiatement avant de triturer la peau, soit tandis que le sujet tente de résister au besoin pressant de triturer) et peut susciter de la gratification, du plaisir ou une sensation de soulagement lorsque la peau ou la croûte ont été ôtées. Certains sujets rapportent qu’ils se triturent en réponse à une petite irrégularité de la peau et pour soulager une sensation d’inconfort corporel. D’après ce qu’en disent les personnes qui en souffrent, la dermatillomanie n’est pas régulièrement accompagnée de douleur. Certains individus cèdent au triturage de la peau dans un contexte précis (p. ex. en raison d’un état de tension et avec un soulagement consécutif), tandis que d’autres s’y engagent de manière plus automatique (p. ex. lorsque ce triturage n’est précédé d’aucun état de tension et réalisé sans que le sujet en ait pleinement conscience). Nombre de sujets associent en fait les deux modes de comportement. La dermatillomanie ne survient habituellement pas en présence d’autres personnes, à l’exception des membres de la famille proche. Certains individus signalent triturer la peau des autres.

PREVALENCE
Dans la population générale, la prévalence sur la vie de la dermatillomanie chez les adultes est de 1,4% ou légèrement plus. Au moins trois quart des individus présentant ce trouble sont des femmes. Cela reflète vraisemblablement la véritable répartition en fonction du genre, quoique cela puisse aussi refléter des différences dans la recherche d’un traitement selon le genre ou des attitudes culturelles liées à l’apparence extérieure.

DEVELOPPEMENT ET EVOLUTION
Bien que la dermatillomanie puisse survenir à tout âge, le triturage de la peau apparaît le plus souvent durant l’adolescence, coïncidant fréquemment avec le début de la puberté, ou il suit le début de celle-ci. Le trouble commence fréquemment par une affection dermatologique, telle qu’une acné. Les sites de triturage de la peau peuvent varier dans le temps. L’évolution habituelle est chronique, avec des hauts et des bas en l’absence de traitement. Pour certains sujets, le trouble peut apparaître ou disparaître pendant des semaines, des mois ou des années entières.

FACTEURS DE RISQUE ET PRONOSTIQUES
Génétiques et physiologiques. La dermatillomanie est retrouvée plus fréquemment chez les sujets présentant un trouble obsessionnel-compulsif (TOC) et chez leurs apparentés du premier degré que dans la population générale.

MARQUEURS DIAGNOSTIQUES
La plupart des sujets présentant une dermatillomanie admettent se triturer la peau; de ce fait, un diagnotic dermatopathologique est rarement requis.
Cependant, le trouble peut comporter des traits histopathologiques caractéristiques.

RETENTISSEMENT FONCTIONNEL DE LA DERMATILLOMANIE
La dermatillomanie est associée à une détresse ainsi qu’à une altération sociale et professionnelle. La majorité de sujets présentant cette affection passent au moins une heure par jour à se triturer, à penser au fait de se triturer et à résister aux fortes envies de se triturer. De nombreux individus rapportent des comportements d’évitement lors des événements sociaux ou des spectacles, ainsi que le fait d’éviter de s’afficher en public. Une majorité de personnes présentant le trouble rapportent également avoir été gênées dans leur travail par le triturage de la peau, au moins une fois par jour ou par semaine. Une proportion significative d’étudiants atteints de la dermatillomanie rapporte avoir manqué des cours, avoir eu des difficultés à gérer leurs responsabilités scolaires ou des difficultés à étudier en raison du triturage de leur peau. Les complications médicales du triturage de la peau incluent des dommages causés aux tissus, des cicatrices et des infections pouvant mettre en danger la vie du sujet. On rapporte des cas rares de synovite des poignets due à un triturage chronique. Le triturage de la peau aboutit souvent à des lésions tissulaires significatives et à des cicatrices. Il requiert fréquemment un traitement antibiotique contre l’infection et, à l’occasion, il peut nécessiter une intervention chirurgicale.

COMORBIDITE
La dermatillomanie est souvent accompagnée par d’autres troubles mentaux. De tels troubles incluent le TOC et la trichotillomanie (arrachage compulsif de ses propres cheveux), aussi bien que le trouble dépressif caractérisé. Des symptômes répétitifs focalisés sur le corps autres que le triturage de la peau et l’arrachage des cheveux (p. ex. le fait de se ronger les ongles) surviennent chez de nombreux sujets présentant une dermatillomanie et peuvent justifier un diagnostic additionnel « autre trouble obsessionnel-compulsif ou apparenté spécifié » (c.-à-d. de comportements répétitifs centrés sur le corps).

Signes et symptômes

  1. Impossibilité répétée de résister à l’impulsion de gratter ou triturer son propre corps et aboutissant à des lésions de la peau manifestes.
  2. Sentiment croissant de tension juste avant le grattage de la peau ou bien lors des tentatives faites pour résister à ce comportement.
  3. Plaisir, satisfaction ou soulagement lors du grattage de la peau.
  4. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental et n’est pas due à une affection médicale générale (p. ex. une cause dermatologique).
  5. Les perturbations causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.

Il est difficile de dire quand le trituarge de la peau devient une « dermatillomanie », mais généralement, on peut diagnostiquer un trouble de dermatillomanie quand le temps passé au triturage et les dommages causés par ce comportement commencent à affecter la vie personnelle, familiale, conjugale, et/ou professionnelle. Un triturage devient pathologique quand la personne évite certaines activités (comme aller à la plage/piscine, les rapports intimes, voir des amis…) ou manque des événements à cause des dommages causés par le triturage du fait qu’elle n’arrive plus à cacher ses plaies.

Les troubles associés

Les causes

Les causes de cette pathologie demeurent encore inconnues. Néanmoins, certaines théories mentionnent des hypothèses de facteurs génétiques, biologiques, psychologiques et environnementaux :

Une hypothèse courante est que la Dermatillomanie est souvent un mécanisme d’adaptation pour faire face aux niveaux élevés de tensions internes ou de stress de l’individu, et que cette personne aurait des réponses insuffisantes au stress. Les études comportementales semblent confirmer cette hypothèse, le triturage impulsif de la peau résultant d’un renforcement automatique.

Contrairement aux théories neurologiques, des psychologues pensent que le comportement du triturage de la peau est le résultat d’une colère refoulée et ressentie envers des parents autoritaires, rigides ou qui induisent des non-dits et des tabous.

La dermatillomanie pourrait également être un trouble du comportement de « l’instinct de toilettage » ou « auto-toilettage » (self-grooming), dans lequel il y aurait une composante génétique ou biologique. On retrouve en effet des comportements similaires chez les animaux qui peuvent se gratter ou mordre leur corps, au point de se causer des dommages corporels.

D’autres chercheurs pensent qu’il s’agirait d’un mécanisme auto-apaisant ou exutoire, car de nombreux patients parlent d’un « état hypnotique » pendant le triturage, de « semi-conscience », voire même d’état de transe. Le triturage de peau semble être un moyen pour certaines personnes d’augmenter leur niveau d’activité quand ils s’ennuient, ou de contrôler leurs émotions quand ils se sentent anxieux, tendus ou contrariés. Le fait que certaines personnes peuvent réguler leurs émotions en grattant leur peau peut être la raison pour laquelle ils développent inconsciemment cette manie. Le grattage impulsif peut être un moyen de mettre l’esprit dans un « état ralenti  » ou « endormi », afin de gérer les sentiments qui semblent insurmontables.

Chez certaines femmes, la dermatillomanie peut fluctuer en fonction du cycle menstruel.

La dermatillomanie ne doit pas être confondue avec les comportements d’automutilation comme les coupures, brûlures ou se frapper la tête. Même si le triturage de peau fait apparaître des lésions cutanées et qu’il y a parfois de la douleur auto-infligée – la Dermatillomanie n’est pas un comportement mutilatoire. En effet, les personnes souffrant de Skin Picking ne souhaitent pas se causer de la douleur afin de soulager un sentiment ou afin de se montrer qu’ils ont le contrôle sur leur corps (comportements borderline). Au contraire, ils cherchent une sensation agréable ou de soulagement suite à des ressentis de détresse, de honte ou de culpabilité. Ils ne souhaitent pas se faire mal, au contraire.

La dermatillomanie peut avoir plusieurs causes et commencer pour différentes raisons. Néanmoins, deux en particulier restent fréquentes. Tout d’abord, le grattage impulsif peut survenir suite à une blessure ou une maladie de peau. Lorsque la plaie commence à cicatriser, une croûte se forme et commence parfois à démanger. Cela peut conduire la personne à prendre plaisir à gratter ses croûtes pour ressentir du soulagement. Un comportement de grattage conditionné et incontrôlé se met alors en place. La deuxième raison est plus psychologique, les personnes atteintes de Dermatillomanie auraient commencé le triturage pendant ou peu de temps après un événement très stressant dans leur vie. La personne apprend lentement à soulager ses émotions négatives par le grattage et met ainsi en place une habitude psychologique et comportementale de grattage.

Comment les familles, les amis et les entourages peuvent-ils aider ? 

Le TOC de dermatillomanie est encore très peu connu en France et en Europe. Comme les personnes qui en souffrent, les familles et les entourages sont souvent mal informés et ne savent pas quoi faire face à ce trouble.

Malgré le premier article scientifique paru en 1898 (Dr Louis Brocq) et la reconnaissance tardive de ce trouble dans la classification internationale du DSM-5 (dernière version du DSM, paru en Mai 2013 aux Etats-Unis et traduit en Juin 2015  en français), ce TOC reste méconnu des patients, comme des professionnels de santé.

Pour aider les personnes qui souffrent de ce TOC, les entourages peuvent commencer par se renseigner afin de mieux comprendre les causes, les conséquences et les symptômes de la dermatillomanie. Beaucoup de préjugés sont associés à la dermatillomanie et aux TOC, puisqu’on croit a tort que la personne peut décider de cesser ses comportements déviants du jour au lendemain. « Si tu le voulais vraiment tu arrêterais de te triturer », « Ce sont tes mains, contrôle-les », « Arrête de te gratter ». Mais en réalité, il faut comprendre que la dermatillomanie est un CRCC, la personne perd donc le contrôle sur ses impulsions. Elle a même le sentiment d’être complètement contrôlée par elles. Elle rentre dans un état de semi-conscience qui lui fait perdre la notion de temps pendant le triturage. Et son profil souvent perfectionniste la pousse à aller « jusqu’au bout » ou à « finir son travail ». C’est pour cela qu’après avoir agi par impulsion, la personne est envahie par un sentiment d’impuissance, de colère, de honte et de grande culpabilité. Elle annulera ensuite toutes les sorties ou activités prévues, afin de ne pas montrer les résultats de la crise qui vient de se produire (le temps de cicatriser et que la peau dégonfle, c’est à dire souvent plusieurs heures). De l’extérieur, on a l’impression qu’elle devrait être en mesure de cesser ses comportements toute seule et qu’il s’agit simplement d’un manque de volonté, mais ce n’est pas le cas. La culpabilité et le sentiment d’échec sont d’autant plus grands qu’elle a l’impression d’être impuissante face à ses impulsions. Bien que tout ce qu’elle veut au monde, c’est l’arrêter (sa névrose, sa lutte, son combat).

Pourquoi la dermatillomanie reste un trouble pratiquement inconnu de nos jours ? Parce qu’elle fait partie des CRCC, et les Comportements Répétitifs Centrés sur le Corps (BFRB’s en anglais) sont encore mal connus. Ils ne font pas partie du programme dans les études de psychologie, les médias n’en parlent jamais et les hôpitaux non plus. Ce n’est pas le cas uniquement en France, mais en général. Néanmoins, ils en parlent davantage depuis déjà plusieurs années au Canada et aux Etats-Unis. Angela Hartlin, ambassadrice de la dermatillomanie, en a beaucoup parlé et a nettement contribué à la reconnaissance de ce trouble en Amérique du nord, depuis l’apparition de son livre en 2010. En France, grâce à la création de Dermatillomanie France en 2009, puis de l’association AFCRCC en 2019 et enfin du Centre français des CRCC en 2020, ce trouble est un peu mieux connu. 

Comment aider une personne qui souffre de ce TOC ? En comprenant que la personne subit sont trouble (c’est un trouble impulsif) et non qu’elle souhaite le faire. Au contraire, elle fait tout pour l’arrêter (recherche permanente des nouvelles crèmes cicatrisantes sur le marché, stratégies diverses pour arrêter, isolement, essai de thérapies multiples et variées, recherche de témoignages sur internet…). Son seul souhait est d’avoir une belle peau (d’où l’existence du TOC) et le seul résultat est une peau encore plus abîmée. Chaque crise a pour but inconscient de se purifier et donc d’améliorer l’état de la peau en profondeur, malheureusement il n’y a pas de bonne technique pour toucher sa peau, la seule et unique manière est de ne pas la toucher du tout. Même si « le dermatillomane » l’a compris, ses crises impulsives le font replonger, encore et encore, dans ce geste purificateur, incontrôlé et destructeur. C’est le même principe pour toutes les névroses en psychologie : le déprimé voudrait avoir plus de volonté, le boulimique voudrait ne pas se faire vomir, le phobique voudrait pouvoir rentrer dans un avion, le dépendant affectif voudrait être autonome… Il faut comprendre que chaque névrose a un but bien précis et soulage en réalité le névrosé d’un danger encore plus grand (prendre du poids, mourir dans un avion, affronter la solitude…), c’est ce qu’on appelle le « symptôme utilitaire ». Mais c’est inconscient. Dans le cas de la dermatillomanie, le but est de ne pas être sale (principalement, mais il y en a d’autres : être beau, soulager ses tensions internes, procrastiner, s’auto-saboter, ne pas s’aimer, gâcher sa féminité, exprimer sa colère, ne plus réfléchir pendant un moment, repousser le sexe opposé…). On constate que les autres CRCC sont également mal connus, et que peu de professionnels savent les traiter, comme la trichotillomanie (s’arracher les cheveux, cils, sourcils) ou l’onychophagie/onychotillomanie (se ronger les ongles ou la peau des ongles). Ce n’est donc pas étonnant que la dermatillomanie soit encore peu traitée.

Pour aider les personnes qui souffrent de dermatillomanie, il faut principalement les laisser faire. Leur faire remarquer qu’ils ont des marques, de nouvelles cicatrices ou qu’ils ont encore cédé à une crise, ne fait qu’accentuer les grattages. La dermatillomanie étant basée sur le fait de se sentir moche (à l’extérieur mais aussi à l’intérieur), leur faire remarquer qu’ils ont encore échoué dans le contrôle de soi-même ne fera qu’accentuer la colère contre eux, la culpabilité et la honte (les 5 émotions principales du TOC de dermatillomanie : honte, colère, culpabilité, rejet, dégoût). Vous pouvez éventuellement leur faire remarquer mais d’une manière subtile, voici tout l’art de vivre avec quelqu’un qui souffre de ce TOC, en imitant la personne de manière bienveillante et douce par exemple (se gratter au même endroit en la regardant et en souriant), ou en posant une main attentionnée et compréhensive sur la main qui gratte, sans rien dire et sans jugement… Il faut comprendre que le geste est impulsif et ritualisé, donc la plupart du temps, la personne dermatillomane ne se rend même pas compte qu’elle se gratte (surtout dans les activités sédentaires : conduire, au téléphone, lire, sur l’ordinateur, au cinéma, en parlant, dans son lit, devant la télévision…). Les crises les plus aiguës sont dans la salle de bain, lorsqu’ils sont (très près) devant le miroir, qu’il est tard, que la porte est fermée à clé et que personne ne peut les déranger. Ils n’ont prévu de se triturer qu’un bref moment, histoire d’enlever les impuretés de la journée, malheureusement c’est autre chose qui se produira. L’impulsion va l’emporter, l’état de transe et de semi-conscience va commencer, et la crise risque de durer plusieurs heures. La personne en sortira sonnée, comme sortant d’un sommeil éveillé, ne pouvant que constater les dégâts infligés à son corps pendant tout ce temps, s’en vouloir, être démoralisée et parfois pleurer de honte. Elle s’est triturée pour enlever les impuretés et être moins moche, et elle en sort encore plus moche.

Dire « Arrête de te gratter ! » ne sert à rien, cela culpabilise la personne qui souffre de dermatillomanie et peut lui déclencher une crise juste derrière, lorsque vous aurez le dos tourné. Les professionnels, les dermatologues, les médecins lui ont déjà dit maintes fois cette phrase (imaginez l’incompréhension dans laquelle ils vivent). Vous pouvez l’écouter si elle souhaite en parler, lui montrer que vous vous êtes renseigné, lui poser des questions (mais ce trouble est honteux et ils refusent souvent d’en parler par gêne), lui dire qu’il y a des solutions et que les thérapies marchent très bien sur ce TOC, qu’il y a des groupes de parole qui existent si elle souhaite en parler avec d’autres personnes, qu’elle n’est pas seule (entre 1 et 3 millions de personnes en France qui souffrent de dermatillomanie sur 7 millions de personnes qui ont un TOC), que vous pouvez l’aider dans la lutte contre les crises si elle veut de l’aide… L’aide principale, pour toute souffrance psychologique est l’écoute, la bienveillance et le non-jugement. La dermatillomanie n’est autre qu’un mélange de trouble compulsif (TOC), trouble impulsif (TCI) et d’addiction. Tout le monde connait les addictions. Combien de personnes fument en France ? Demandez-leur d’arrêter de fumer en pleine cigarette, vous comprendrez l’effet lorsqu’on demande à un dermatillomane d’arrêter de se gratter en pleine crise, ou sa détresse quand on lui dit que s’il avait la volonté, il pourrait arrêter.

Patience, délicatesse et souplesse d’esprit sont des atouts importants pour les membres de la famille ou les personnes qui cherchent à aider une personne ayant le CRCC de la dermatillomanie (et les autres CRCC). Mais l’on comprend aisément à quel point l’impuissance peut être importante pour l’entourage. En effet, elle est aussi grande que pour le dermatillomane qui essaie d’arrêter. C’est pour cela qu’il ne faut pas rester seul et aller vers les différentes solutions ou supports qui existent concernant ce TOC (association AFTOC, groupes de parole, thérapies, bilans d’évaluation, internet, forums…). Dans tous les cas, la meilleure aide que vous pouvez apporter est le non-jugement et l’espoir que la personne trouvera un jour l’aide nécessaire pour cesser ce TOC. Les traitements médicamenteux ne marchent pas sur la dermatillomanie, aucune molécule n’est adaptée, c’est un TOC et une addiction, autrement dit, seule une psychothérapie adaptée peut traiter ce trouble.

Comment commence la dermatillomanie ?

La dermatillomanie peut commencer dans diverses circonstances, mais deux en particulier sont très fréquentes. Tout d’abord, la raison peut être une blessure ou une maladie de la peau à la base. Lorsque la plaie commence à cicatriser, une croûte se forme, et elle commencer parfois à démanger et ainsi provoquer le grattage puis l’habitude de ce comportement. La peau est parfois traitée, mais la répétition des grattages fait que la peau ne guérit jamais complètement et donne ainsi envie de gratter les nouvelles croûtes et imperfections. Cela peut donner une Dermatillomanie. Dans d’autres cas, les causes sont plus psychologiques. Les personnes développeraient ce comportement progressivement et sans s’en rendre compte après des événements très stressants dans leur vie.

Suis-je le/la seul(e) à triturer ma peau ?

Non, tout le monde gratte ou triture sa peau. Mais il existe plusieurs degrés. Le triturage occasionnel des peaux de l’ongle, des points noirs, des boutons d’acné, des croûtes ou d’autres irrégularités de la peau est un comportement humain très commun. La Dermatillomanie en revanche est un trouble du contrôle des impulsions. La personne déclenche une manie, obsessionnelle et impulsive, qui consiste en plusieurs heures par jour de grattage. Les irrégularités et imperfections sont obsessionnelles et l’acte de triturage est incontrôlable. Aux Etats-Unis, on compte près de 12 millions de personnes qui auraient consulté pour des troubles s’apparentant à la Dermatillomanie. En France, nous manquons de statistiques, mais vous n’êtes pas seul(e) à souffrir de Dermatillomanie. Cette manie est encore peu connue, mais dans quelques années nous découvrirons que des milliers de personnes en France sont concernées.

Quand est-ce que la dermatillomanie devient un problème grave ?

La dermatillomanie n’est pas grave dans tous les cas. Cependant, quand le trouble existe depuis longtemps, il se traduit par de grands dommages des tissus perceptibles et qui provoque une détresse émotionnelle chez la personne. Quand la Dermatillomanie est sévère, les personnes souffrent souvent d’une altération du fonctionnement social, professionnel et intime. Certaines activités sociales peuvent devenir difficiles, comme aller à la piscine, aller à la salle de gym, être à la plage, aller au travail ou d’autres activités dont la Dermatillomanie peut créer des blocages, des hontes et des évitements. Car les dermatillomanes évitent tout contact avec ceux qui pourraient remarquer leurs saignements, marques, cicatrices ou plaies .

Pourquoi certaines personnes se triturent trop la peau et pas d’autres ?

Un grand nombre de personnes triturent ou grattent leur peau, mais cela ne devient pas forcément un problème grave et tout le monde ne souffre pas de dermatillomanie. Les raisons ne sont pas encore claires pour les chercheurs, mais certains émettent l’hypothèse que des personnes ont une prédisposition génétique ou biologique à ce trouble de CRCC (Comportements Répétitifs Centrés sur le Corps) ou de self-grooming (auto-toilettage), et sont donc plus susceptibles de développer la Dermatillomanie. Une deuxième hypothèse est que ceux qui développent une Dermatillomanie éprouvent des niveaux plus élevés d’anxiété, de stress, d’ennui ou de tensions internes/psychologiques que ceux qui n’en ont pas.

Est-ce que j’endommage ma peau quand je la triture ?

Il peut y avoir plusieurs conséquences au triturage de la peau. Bien que vous puissiez également ne pas causer de dommages permanents, dans certains cas, une infection peut se développer dans la région qui a été triturée. On sait que notre peau est infectée quand elle devient rouge, chaude et que les tissus sont distendus. Quand votre peau est infectée, il est important de consulter un dermatologue qui vous donnera un traitement approprié à votre peau. Les grattages ou triturages répétés peuvent également faire changer la peau de couleur quand elle guérit (zones blanches). Cela devient des cicatrices qui mettent du temps à partir. La peau nécessite parfois plusieurs mois pour retrouver sa couleur d’origine, et cela ne se produira que si la zone de la peau n’est pas retouchée. Mais il est également possible que la peau reste dans un état décoloré. Les cicatrices se forment quand la couche supérieure de la peau – l’épiderme, puis la seconde couche – le derme, sont attaquées. La mélanine est endommagée en profondeur, ainsi que le pigment, qui donne à la peau sa couleur. La plupart des cicatrices des dermatillomanes sont petites, mais étendues. Un grattage répété de la peau fait des marques en profondeur, et peuvent créer des cicatrices visibles ou des imperfections de la peau qui vont avoir du mal à disparaître.

Est-ce que la dermatillomanie est un comportement d’automutilation ?

Non, la dermatillomanie n’est pas un comportement d’automutilation. Elle est parfois confondue avec les comportements d’automutilation en raison des lésions cutanées créées par la personne (mais ce n’est pas le but, au contraire le but premier était de rendre la peau plus belle) et le fait que la Dermatillomanie soit auto-infligée. Pourtant, il est très important de faire la distinction entre ces deux types de comportements. Les personnes atteintes du trouble de Dermatillomanie ne souhaitent pas se causer de la douleur afin de soulager un sentiment trop pénible ou pour reprendre le contrôle sur leur corps, comme ceux qui se coupent ou se brûlent eux-mêmes. Les Dermatillomanes, dans leurs comportements, cherchent un acte agréable qui soulage, suite à des remords ou une certaine détresse.

Association

L’AFCRCC ou Association Francophone des Comportements Répétitifs Centrés sur le Corps a été fondée en Septembre 2018 par la psychologue Alexandra Lecart, ancienne fondatrice de Dermatillomanie France et fondatrice du Centre de Thérapies Intégratives et Nouvelles Technologies. En Juin 2019, l’AFCRCC devient une association, régie par la loi 1901. Cette asssociation a pour objectif de favoriser le développement de la connaissance de la dermatillomanie et autres CRCC, de médiatiser et vulgariser la connaissance de ce TOC, de fédérer et reconnaître les professionnels, de proposer des formations aux professionnels et de favoriser des liens sur le plan francophone et international avec d’autres groupes et associations de psychologie pour le traitement de la dermatillomanie et autres CRCC.