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Violences Conjugales

Thérapies individuelles, groupes de parole, conférences et informations

Les violences conjugales sont une rencontre entre l’histoire de vie de l’auteur, une construction sociale de la différence de genres, un type de personnalité et un conflit situationnel particulier qui va créer un terrain favorable aux actes de violences conjugales.

Les violences conjugales, qu’est-ce que c’est ?

  • Les violences conjugales sont une relation de violence au sein du couple. On parle de l’un, auteur, et de l’autre, victime.
  • « La violence peut être exercée par un homme à l’égard d’une femme, par une femme à l’égard d’un homme ou par n’importe quelle personne à l’égard de son partenaire dans un couple homosexuel ; néanmoins, pour des raisons qui tiennent à la structure même de la société, celle qui est exercée envers les femmes est de loin la plus répandue. Dans 98% des cas recensés, l’auteur est un homme  » (Hirigoyen, 2005). On peut donc parler de violence des genres.
  • « La violence est un moyen utilisé pour assurer le pouvoir sur l’autre. Il s’agit d’un rapport de force dans lequel l’un est sujet, l’autre objet » (Hannah Arendt, 1972, philosophe allemande). Elles constituent une forme de violence intrafamiliale.
  • « Les violences dans les relations intimes sont la manifestation, dans la sphère privée, des relations de pouvoir inégal entre les femmes et les hommes encore à l’oeuvre dans notre société » (Conférence interministérielle belge, 2006)

– Il me dit « Tu n’es même pas capable de faire cuire un steak, tu n’es bonne à rien. »

– Il me dit « Si tu m’aimes, ne va pas à ton rendez-vous avec ta copine, reste à la maison. »

– Il contrôle et/ou pirate mon téléphone portable, mon compte internet, mes réseaux sociaux, mes comptes bancaires et autres comptes administratifs.

– Il menace de me frapper, de me tuer.

– Il veut toujours savoir où et avec qui je suis.

– Il met en ligne sans mon consentement mes photos ou vidéos intimes.

– Je travaille mais c’est lui qui a mon carnet de chèques et ma carte bleue.

– Quand j’entends la porte de la maison s’ouvrir, je me demande ce qui va se passer ce soir, j’ai peur.

– Après vous avoir agressé, il vous promet de ne plus recommencer.

– Il vous force à avoir des relations sexuelles alors que vous ne le voulez pas.}

CES ACTES SONT INTERDITS ET PUNIS PAR LA LOI.

Ces paroles et ces comportements de votre partenaire ou ancien partenaire sont des violences.

Par ses propos et comportements, votre partenaire ou ex-partenaire veut vous contrôler et vous détruire. Il veut vous dominer et prendre le pouvoir. Ces violences créent un climat de peur et de tension permanent.

Les conséquences pour vous sont : la peur, la culpabilité, la perte de l’estime de soi, l’isolement, le stress.

Les formes des violences sont multiples et peuvent coexister. Leurs manifestations sont les suivantes :

  • physiques (bousculades, coups avec ou sans objet, strangulations, morsures, brûlures, séquestrations…),
  • verbales (injures, menaces, intimidations, dévalorisations…),
  • psychologiques (humiliations, chantages affectifs, interdiction de fréquenter des amis, la famille…),
  • sexuelles (agressions sexuelles ou viols),
  • matérielles (briser ou lancer des objets),
  • économiques (contrôle des dépenses, suppression de la carte vitale, des moyens de paiement, interdiction de travailler),
  • confiscation de documents (carte nationale d’identité, passeport, livret de famille, carnet de santé, diplôme, etc.),
  • cyber-violences (cyber-intimidation, cyber-harcèlement…).

Les chiffres des violences conjugales

En Europe, une femme sur cinq (22%) a été victime de violence physique et/ou sexuelle de la part de son partenaire ou ex-partenaire, depuis l’âge de 15 ans (Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, 2014)

En 2016, l’enquête « Violences et rapports de genre » (VIRAGE) menée par l’INED a permis de mesurer le nombre de personnes en France ayant subi des violences sexuelles (viols, tentatives de viol, attouchements du sexe, des seins ou des fesses, baisers imposés par la force, pelotage) au cours de leur vie. Ces violences ont concerné 14,5 % des femmes et 3,9 % des hommes âgés de 20 à 69 ans. 

En 2017, 130 femmes ont été tuées en France par leur partenaire ou ex-partenaire intime « officiel » (conjoint, concubin, pacsé ou « ex ») ou non officiel (petits-amis, amants, relations épisodiques…).

  • 21 hommes ont été tués par leur partenaire ou ex-partenaire intime.
  • 25 enfants mineurs sont décédés, tués par un de leurs parents dans un contexte de violences au sein du couple.
  • 86% des victimes sont des femmes.
  • Sur les 109 femmes tuées par leur conjoint officiel, au moins 51, soit 47%, étaient victimes de violences antérieures de la part de ce compagnon. Sur les 16 femmes ayant tué leur conjoint, au moins 11, soit 69%, étaient victimes de violences au sein du couple.

En moyenne, le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans qui au cours d’une année sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leur ancien ou actuel partenaire intime, est estimé à 219 000 femmes. L’auteur de ces violences est le mari, concubin, pacsé, petit-ami ; ancien ou actuel ; cohabitant ou non.

  • 3 femmes victimes sur 4 déclarent avoir subi des faits répétés
  • 8 femmes victimes sur 10 déclarent avoir également été soumises à des atteintes psychologiques ou des agressions verbales.

En 2018, 121 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, soit une femme tous les 3 jours. En 2019, elles étaient 149.

Que dit le code pénal ?

« Les violences conjugales, quelle qu’en soit la forme, sont avant tout une transgression de la loi pénale, une infraction, et doivent donc être désignées comme telles pour en interrompre le cycle ou la répétition » (Durand, 2013). 

Le Conseil de l’Europe, l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation Mondiale de la Santé ont insisté sur le fait que ce sont des questions de droit et non d’intimité, et reconnaissent le caractère sexiste de ces violences principalement faites aux femmes, sous couvert de domination masculine.

Les numéros d’urgence

  • Le 17 : numéro qui permet de joindre la police et la gendarmerie.
  • Le 112 : numéro d’appel unique européen pour accéder aux services d’urgence, valable dans l’Union européenne.
  • Le 15 : numéro spécifique aux urgences médicales, qui permet de joindre 24h/24 le service d’aide médicale urgente (SAMU).
  • Le 18 : numéro qui permet de joindre les pompiers.
  • Le 114 : numéro d’urgence pour les personnes sourdes ou malentendantes
    victimes ou témoins d’une situation d’urgence, afin de solliciter l’intervention des services de secours (en remplacement des 15, 17, 18).

Ces cinq numéros d’urgence sont gratuits et peuvent être composés à partir d’un téléphone fixe ou portable, même bloqué ou sans crédit.

  • VIOLENCES FEMMES INFOS : 3919 (Appel anonyme et gratuit) Numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés. Appel anonyme et gratuit 7 jours sur 7, de 9h à 22h du lundi au vendredi et de 9h à 18h les samedi, dimanche et jours fériés. 
  • 08VICTIMES : 08 842 846 37 (numéro non surtaxé), être écouté, être aidé. adresse mail : 08victimes@france-victimes.fr. Numéro disponible 7 jours sur 7 de 9h à 21h.
  • Site internet de l’Etat « Arrêtons les violences » : https://stop-violences-femmes.gouv.fr

Les différents types de violences

Les violences physiques

Les violences physiques sont les plus connues car visibles. Parfois, la victime n’identifie pas le premier acte de violence physique. Elle est identifiée lors de la première gifle par exemple alors que de nombreuses violences physiques étaient déjà présentes : le fait de tenir fort le bras, casser des objets ou pousser dans l’ascenseur. Des « petits actes » passés inaperçus alors qu’ils étaient déjà présents. Les violences physiques sont insidieuses : elles commencent doucement puis deviennent très fortes, elles peuvent mener parfois jusqu’à l’homicide (généralement programmé). C’est un processus progressif.

Exemples de violences physiques :

  • Pousser dans le mur
  • Tenir le bras
  • Menacer avec des objets
  • Gifler
  • Donner des coups
  • Etouffer
  • Etrangler
  • Menacer avec une arme
Souvent sont présents la drogue ou l’alcool (où la victime peut être également forcée à consommer…)
En droit pénal, le terme « violences » désigne l’ensemble des infractions constituant une atteinte à l’intégrité physique ou psychique des personnes (articles 222-7 et suivants et R. 625-1 du Code pénal). Ces violences peuvent tout aussi bien être corporelles, matérielles que morales (par l’effet de l’intimidation ou de la peur inspirée…).

Les violences sexuelles

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit les violences sexuelles comme « tout acte sexuel, tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avance de nature sexuelle, ou acte visant à un trafic ou autrement dirigé contre la sexualité d’une personne en utilisant la coercition, commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime, dans tout contexte, y compris, mais sans s’y limiter, le foyer et le travail ». Par coercition, il faut entendre le recours à la force physique (à divers degrés), l’intimidation psychologique, le chantage et les menaces.

Elles sont souvent accompagnées des violences physiques. Ces violences sont la plupart du temps tues ou avouées tardivement auprès du psychologue ou dans la procédure pénale, du fait de la honte.

Exemples de violences sexuelles :
  • Attouchements
  • Viol conjugal (parfois non su par la victime qui ne considère pas cela comme un viol)
  • Pratiques non désirées (à plusieurs, anal, pénétration de son conjoint, urologie, humiliations sexuelles, etc…)
  • Avoir des rapports sexuels après une violente dispute ou avec des paroles de dénigrement
Il y a une grande honte de la victime et souvent une impossibilité d’en parler (même lors de la plainte).

 

Les violences économiques

Les violences économiques visent à priver la victime de toute possibilité d’autonomie financière tout en accentuant son isolement. Elles sont à l’origine de nombreuses démarches mais ne sont pas souvent identifiées par les professionnels. Elles arrivent avec l’isolement progressif de la victime mais également au niveau de sa capacité à être indépendante économiquement.

Exemples de violences économiques :

  • Accès au compte bancaire
  • Surveillance et contrôle des dépenses au centime près (avec pour excuse par exemple que la femme dans le couple est trop dépensière)
  • Absence d’emploi pour élever les enfants
  • Pas d’autonomie financière, dépendance de l’autre (se fait souvent d’une façon progressive…)
  • Position d’enfant où on doit quémander de l’argent et se justifier
  • Non remise d’argent pour la victime ou pour les enfants
  • Perception et retenue des allocations familiales
  • Interdiction d’ouvrir un compte bancaire personnel
  • Détention et l’utilisation des moyens de paiement de la victime
  • Perception du salaire de la victime
  • Ouverture de crédits au nom de la victime
  • Interdiction de travailler ou influence subitement amenée (tu pourrais t’occuper des enfants tu es une si bonne mère…)
  • Abandon de famille
Les violences économiques contribuent fortement à l’impossibilité de partir.

Les violences verbales et psychologiques

Exemples de violences psychologiques :

  • Isolement social progressif (amis, famille, collègues…)
  • Humiliations en public
  • Tromper/trahison devant l’autre
  • Comparaisons avec les autres, les ami(e)s y compris, au niveau physique notamment…
  • Dénigrement sur l’aspect, l’intelligence, le niveau d’éducation, les rapports sexuels (sans qu’il n’y ait de rapport avec la réalité)
  • Contrôle de la tenue vestimentaire (comparaison fréquente à la prostituée)
  • Demander des efforts à la victime alors qu’elle est malade ; refuser de se rendre à l’hôpital ou de subvenir aux soins.
  • Parler pour la victime et la dénigrer (« oh mais vous savez elle n’a pas toute sa tête », « elle exgère tout le temps », « elle fait son hystérique là », « elle est complètement folle », « c’est une perverse narcissique »…)
  • Intimidations : claquer les portes, jeter des objets, rouler vite et dangereusement, faire des démonstrations de forces…
  • Menaces : « si tu vas à la police, je te tue », « personne ne te croira », « si tu me quittes, tu ne verras plus les enfants/ je tuerai les enfants »…
  • Chantage au suicide
  • Violences verbales dans le dénigrement : « tu n’es pas douée », « tu n’es pas désirable », « grosse vache », « mauvaise mère », « t’es même pas capable d’avoir un métier », « tu n’as pas de conversations intéressantes »), les insultes (rots, grossiertés…), jour après jour, semaine après semaine, qui amènent à une baisse de l’estime de soi.

C’est par la répétition que la personne croit progressivement qu’elle ne vaut rien.

La relation d’emprise

Les mécanismes à l’œuvre dans une relation d’emprise entravent les processus de pensée du sujet qui en est victime. Ils le détournent de sa position critique et le maintiennent à une place d’objet, car le sujet désirant représente une menace psychique pour le Moi défaillant qui doit s’en protéger. Comment s’en extraire et se reconstruire ?
Qu’elle soit liée à des aménagements défensifs réactionnels ou qu’elle renvoie à une structure de personnalité perverse, la relation d’emprise obsessionnelle ou paranoïaque vise, par l’effacement de toute différence, à la neutralisation du désir de l’autre. Les mécanismes qui sous-tendent ce type de relation, en attaquant la fonction subjective du sujet par le déni de l’altérité et du narcissisme de l’autre, amènent à une déshumanisation progressive et à une dévitalisation du lien à l’autre. La représentation de l’autre en tant que sujet désirant est attaquée. Le sujet ne peut plus se situer dans une relation d’altérité, son identité et sa souffrance sont massivement niées. Le lien à l’autre ne peut plus s’inscrire dans une relation d’égal à égal. Le sujet se voit progressivement dépossédé de son libre arbrite.
Le caractère insidieux de la mise en place d’une relation d’emprise empêche le sujet d’identifier objectivement, et à temps, la violence subie et de s’en protéger avant que celle-ci ne se révèle de façon plus manifeste. L’effacement de la différenciation moi/autre dans l’emprise se fait par des mécanismes insidieux, par un contrôle permanent, et par des intrusions répétées dans l’espace personnel et dans l’intimité du sujet…

Le Prince et l’hirondelle,

un conte sur l’attachement dans le couple

Un prince passait ses journées à regarder par la fenêtre en attendant que quelque chose se produise. Il n’avait avec lui plus qu’un domestique qui se chargeait de faire les courses et de faire le ménage dans le château. “Quelle vie ennuyeuse !”, soupirait-il. Un matin d’avril, une hirondelle se posa sur le rebord de sa fenêtre. “Oh !”, s’exclama-t-il, “Quelle créature petite et délicate !” L’hirondelle lui offrit une brève mélodie et partit. Le prince en resta émerveillé : il trouva que son chant était le plus beau et que son plumage était le plus original du monde. Un être unique !

L’hirondelle revint. À partir de ce jour-là, le prince attendit impatiemment son retour. Ce jour tant espéré arriva et l’hirondelle revint lui chanter une autre chanson. Il se sentit vraiment chanceux.  “A-t-elle froid ?”, se demanda-t-il juste après qu’elle eût pris son envol. La troisième fois que l’oiseau revint, le prince se demanda si elle avait faim. Il passa les jours suivants à construire une petite maison pour l’hirondelle. Il envoya son domestique acheter du bois et des clous et chasser des insectes. Finalement, après plusieurs tentatives malheureuses, il finit par lui ordonner de construire aussi la maison. “Maudit oiseau”, murmura le domestique. Le prince mit dedans des insectes et de l’eau, en plus de toiles en soie qui faisaient office de lit. Quand il vit comment l’hirondelle se posait sur le rebord, il approcha la petite maison et il prit du plaisir à voir comment elle buvait l’eau et mangeait de bon cœur la nourriture qu’il lui avait préparée.“Tu aimes ces insectes, ma douce hirondelle ?”, lui demanda-t-il. “Je les ai chassés pour toi”, ajouta-t-il. Avec un léger cri, l’hirondelle parut acquiescer avant de s’envoler à nouveau. L’anxiété l’envahit alors. Et si elle ne revenait jamais ? Et si elle trouvait une meilleure demeure où s’abriter ? Peut-être que d’autres princes avaient construit de plus belles maisons ou qu’ils chassaient eux-mêmes les insectes. Il ne pouvait pas l’accepter. Il n’existait pas deux hirondelles comme cela dans le monde ! 

Le prince passa deux jours sans dormir et à ne penser qu’à ça jusqu’à ce qu’il décide d’employer cette attente à fabriquer une porte avec un cadenas pour la petite maison. L’hirondelle – comme toujours – revint, et quand elle entra pour goûter la nourriture, le prince l’enferma. “Je t’aime“, lui avoua-t-il, “et avec moi, tu ne manqueras plus jamais d’eau ou de nourriture et tu n’auras plus froid.” Un peu confuse, l’hirondelle se laissa enfermer par le prince par commodité. Elle appréciait la chaleur de son foyer et le fait de disposer de nourriture à sa portée sans avoir à fureter entre les plantations jusqu’à en trouver. Le prince plaça la cage sur sa table de nuit pour la saluer tous les matins en lui caressant la tête. “Tu es mon hirondelle, chante-moi une chanson, ma jolie”, lui demandait-il. “Cette vie n’est pas si mal”, pensait l’hirondelle. Et elle chantait. Mais avec le temps, sa musique se fit de plus en étouffée, jusqu’à ce qu’elle devienne muette. Elle perd sa voix – Tu ne chantes plus ? – lui demanda le prince, étonné. – J’étais heureux quand tu chantais. – Mon chant s’inspirait du courant de la rivière, du bruit du vent dans les arbres, du reflet de la lune dans les rochers de la montagne. Quand j’étais contente, je te faisais écouter mob chant, mais maintenant, dans cette cage, je ne trouve pas d’inspiration. – Je fais ça parce que je t’aime – dit le prince. – C’est dangereux que tu voles là-bas toute seule. Et si tu as un accident ? Et si tu ne trouves pas de nourriture ? Et si un chasseur te tire dessus ? – Qui ? Qu’est-ce que c’est qu’un chasseur ? – demanda-t-elle. – Je prends soin de toi et je te protège. Ici, tu es à l’abri de tous les dangers.

Un jour, le prince se réveilla en sursaut. Il alla caresser l’hirondelle et la trouva morte. Pris de colère, il alla chercher son domestique et il le renvoya parce que pour lui, c’était sans doute un des insectes qu’il avait chassés qui était responsable de sa mort. Le fait d’avoir trouvé un coupable ne réconforta pas le prince, qui se sentit encore plus seul et déshérité qu’avant l’apparition de l’hirondelle. Jusqu’à ce qu’une autre se pose sur sa fenêtre et lui chante une chanson : la plus jolie qu’il avait entendue de toute sa vie.

Agendas/événements : Les rendez-vous annuels pour la lutte contre les violences et les droits des femmes

  • 25 Novembre : Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes
  • 6 Février : Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations sexuelles féminines
  • 8 Mars : Journée internationale des droits des femmes
  • 11 Octobre : Journée internationale des droits des filles

Ces journées sont, partout en France, l’occasion de nombreux colloques, formations, débats, spectacles, projections… Renseignez-vous sur les événements organisés près de chez vous auprès des acteurs engagés sur votre territoire (délégué.e.s régionales et départementales aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes, collectivités territoriales, associations,…).
D’autres événements sont également organisés tout au long de l’année.

Les cycles de la violence

Le cycle comporte quatre phases dont le but pour l’auteur est de maintenir son emprise sur l’autre : le climat de tension, la crise, la justification et la lune de miel.

Les deux premiers agissent pour prendre le contrôle du ou de la partenaire : climat de menace et d’agression. C’est là que surviennent les violences.

Les deux autres phases agissent pour récupérer le ou la partenaire : justification, culpabilisation et réconciliation.

Dans les familles ou les couples marqués par la violence, ce cycle se marque de façon répétée et de plus en plus rapide. Plus le cycle se répète, plus la phase « lune de miel » se raccourcit pour parfois disparaître.

A chaque cycle bouclé, les victimes perdent en confiance et en estime vis-à-vis d’elles-mêmes.

Les enfants sont victimes avant tout de ce cycle, pris au milieu de leurs parents, tentant de protéger tantôt la mère, tantôt le père. Ils deviennent parfois l’instrument des tensions impliqués par les parents pour régler ou intensifier leurs conflits.

Des enfants témoins, des enfants victimes…

  • Des enfants protecteurs
  • Des enfants agresseurs
  • Des enfants victimes de violences physiques et/ou sexuelles
  • Des enfants plus tolérants aux violences
Troubles du comportement des enfants :
  • énurésie, maux de vente, eczéma…
  • anxiété extrême, peur que sa mère décède
  • culpabilité
  • troubles du comportement
  • tonalité dépressive
  • chute des résultats scolaires
  • expériences possibles de fuite dans la nuit
  • événement traumatique et TSPT chez l’enfant

Vidéo : Tom et Lena, enfants victimes Egalité Femmes Hommes

Ce film pédagogique et son livret d’accompagnement portent sur l’impact des violences au sein du couple sur les enfants ainsi que l’impact sur la parentalité. Ils visent à améliorer le repérage, la prise en charge et l’orientation par le-la professionnel-le.
Réalisé en 2015 par Johanna Bedeau avec Swann Arlaud et Sarah Le Picard, à l’initiative de la MIPROF et en partenariat avec la Mutuelle générale de l’Education nationale (MGEN), la Prévention Santé MGEN, l’Institut de Victimologie, le Ministère de la Justice – La Direction de la protection judiciaire de la jeunesse, le Ministère de l’Education nationale et le Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes.

Après la séparation, les dénigrements et le harcèlement continue…

  • « cela ne s’arrêtera jamais tu vas voir », « je ne te lâcherai jamais », « tu seras avec moi ou morte », « je ne te laisserai jamais tranquille »…
  • contrôle par emails
  • webcam et vidéos à l’insu de la victime (GPS sur le téléphone…)
  • discours dénigrant devant les enfants
  • discours dénigrant devant les autres, mensonges/exgérations sur la victime
  • dévoile les secrets les plus intimes et/ou honteux de la victime à son entourage afin de l’humilier et de la briser pour qu’elle craque psychologiquement
  • fait passer l’ex-conjointe pour une mauvaise mère
  • pousse au suicide

Féminicides

Le Conseil de l’Europe adopte la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique le 12 avril 2011 (entrée en vigueur le 1er août 2014), qui précise que la violence à l’égard des femmes « doit être comprise comme une violation des droits humains et une forme de discrimination à l’égard des femmes, et désigne tous les actes de violence fondés sur le genre qui entraînent, ou sont susceptibles d’entraîner pour les femmes, des dommages ou souffrances de nature physique, sexuelle, psychologique ou économique ».

Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, sur l’ensemble des 87 000 meurtres de femmes répertoriés en 2017 dans le monde environ les trois quarts relèveraient du féminicide, soit approximativement 65 000 meurtres. Sur ce total, 50 000 femmes (58 % de l’ensemble) ont été tuées par leur partenaire ou par un membre de la famille, dont 30 000 (35% de l’ensemble) par leur précédent ou actuel partenaire sexuel.

En France, on estime à un minimum de 219 000 (soit 1% de la population totale) le nombre de femmes victimes de violences conjugales de type physique ou sexuel tous les ans en France. Dans 19% des cas, ces violences sexuelles ou physiques sont suivies d’un dépôt de plainte. Les violences contre les femmes n’épargnent aucune génération ou nationalité, c’est d’ailleurs l’une des formes de violation des droits humains.

En 2006, l’Institut médico-légal de Paris a publié une enquête démontrant que les meurtres de femmes avaient été réalisés dans 85% des cas par leur mari, proche ou partenaire. Cette étude démontre ainsi que l’environnement familial représente une dangerosité renforcée pour les femmes.

30 à 40% des auteurs de féminicides se suicident et échappent du coup à toute poursuite et parfois à la comptabilisation de ces meurtres comme des féminicides, l’absence de procès rendant ces meurtres inconnus du grand public.

80 % des homicides conjugaux sont commis par des hommes. Dans sept cas sur dix, l’auteur est sans emploi au moment des faits. L’âge ne semble pas jouer de rôle déterminant. En 2018, 20 % des auteurs avaient été suivis par un service de psychiatrie ou psychologie avant le passage à l’acte. Toujours en 2018, dans plus de la moitié des cas, l’auteur avait consommé de l’alcool, des drogues ou médicaments avant le crime.

En 2018, un tiers des 120 femmes tuées avait, auparavant, déposé une plainte ou une main courante.

En 2019, 149 féminicides ont été recensés.

Vidéo : Anna Egalité Femmes Hommes

Réalisé à l’initiative de la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains) en 2013 par Johanna Bedeau et Laurent Benaïm, avec Aurélia Petit et Marc Citti, ce court-métrage, d’une durée de 15 minutes, se découpe en 3 parties illustrant successivement : 
les mécanismes de la violence ;
– le repérage ;
– la prise en charge des femmes victimes de violences.

Video : Elisa Egalité Femmes Hommes

Ce film pédagogique et son livret d’accompagnement portent sur l’impact du questionnement systématique sur la femme victime de violences sexuelles. Cette pratique professionnelle améliore le diagnostic, la prise en charge et l’orientation par le-la professionnel-le.
  • Réalisé en 2014 par Johanna Bedeau avec Laure Calamy et Aurélia Petit, à l’initiative de la MIPROF en partenariat avec l’association nationale des étudiants sages-femmes, le collège national des sages-femmes, le conseil national de l’ordre des sages-femmes, la Société Française de Maïeutique composée de : Association nationale des sages-femmes libérales, Association nationale des sages-femmes orthogénistes, Association nationale des sages-femmes territoriales, Association nationale formation initiale et continue des sages-femmes, Confédération nationale des enseignants en maïeutique, Union nationale et syndicale des sages-femmes et le ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes .

Video : Protection sur ordonnance Egalité Femmes Hommes

Ce film pédagogique et son livret d’accompagnement portent sur le repérage et l’évaluation du danger lié aux situations de violences au sein du couple. Ces outils permettent de mieux accompagner la femme victime dans son parcours judiciaire et d’améliorer l’orientation, par l’avocat-e, vers le réseau partenarial.
  • Réalisé en 2015 par Virginie Kahn avec Jacqueline Corado, Julia Leblanc-Lacoste, Arnaud Charrin, Margaux Blindon-Esnault et Philippe Cariou, à l’initiative de la MIPROF et en partenariat avec le Conseil national des Barreaux, la Conférence des Bâtonniers, le Barreau de Paris et le Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes.